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Crise de l’Euro ou crise de folie ?

Submitted by on vendredi, 15 juin 2012No Comment

Il est intéressant de remarquer que le processus de déliquescence dans lequel la zone Euro est entrée inspire les créatifs, sans doute appelés à la rescousse par les «grands» argentiers qui ne savent plus à quel Saint se vouer.

A ce propos, je recommanderais Saint Waast qui, si la phonétique est assez aimable, garantirait de prendre la mesure du problème…

Revenons à nos créatifs dont vous vous demandez ce qu’ils font là et ce qu’ils font tout court d’ailleurs. C’est assez simple, il existe quelques techniques qui permettent de stimuler une réflexion quand cette dernière a tendance à patiner.

Elles sont très connues par les «spécialistes» qui y ont recours plus ou moins systématiquement, en quoi consistent-elles ? Avec la volonté de ne pas alourdir inutilement l’explication, on peut dire qu’il s’agit de changer le point de vue que l’on a de la situation.

Si elle nous paraît compliquée, simplifions-là, si elle semble immense réduisons-là, si elle apparaît dans un sens retournons-là dans un autre, etc. Donc, si elle s’impose à tout le monde nions-là, si les chiffres sont effrayants, n’en parlons pas… Me voyez-vous venir ?

Prenons un exemple concret, nous avons pu entendre que des efforts exceptionnels seraient demandés aux contribuables français pour que l’impôt sur leurs revenus rapporte 2 milliards supplémentaires à l’État l’an prochain.

C’est une question de solidarité nationale, de crise continentale et d’engagement impérieux de réduire le déficit à 3% du PIB en 2013.

Or, l’Espagne qui est confrontée à un arrêt brutal de son économie, artificiellement dopée depuis plusieurs années par une bulle immobilière qui vient d’exploser, se trouve au pied d’un Everest qui porte le nom de 7%, soit le taux que le «marché» exige désormais pour lui prêter de l’argent.

Impossible, le défaut de paiement et la faillite pointent, la zone Euro se devait d’agir pour continuer à exister. Quel est le montant nécessaire Amigos ? 100 milliards pour commencer, parce que nous ne parlons que des banques empêtrées dans l’immobilier et nous oublions opportunément les régions autonomes dont le total des dettes dépasse les 140 milliards d’euros !

Laissons cela de côté si vous le voulez bien et concentrons-nous sur les «premiers» 100 milliards, fut-ce une bataille homérique pour les trouver ?

Que nenni ma brave dame, point de siège de Troie ou de conflit sanglant, un simple tour de passe passe et les voilà sur la table de l’hacienda.

Mais… il y a toujours un mais, comment est-ce possible ? Quelle est d’ailleurs la part française dans ces 100 milliards ? 20 ? Vous avez bien dit 20 milliards mais comment est-ce possible ? (La brave dame a tendance à se répéter). Comment peut-on demander de lourds efforts à une Nation entière pendant une année pour trouver 2 milliards et en offrir 20 à un autre pays en moins d’une semaine ?

C’est là que les créatifs entrent en jeu, oublions le tour de passe passe qui consiste pour la France à se porter caution de 20 milliards pour l’Espagne (Lui permettant ainsi d’emprunter à meilleur coût avec la garantie hexagonale en cas de non remboursement ibère), et concentrons-nous sur la com.

Avez-vous entendu parler de cette «affaire» ?

Presque pas, un tweet opportun a tout balayé et l’engagement français de 20 milliards a glissé dans l’ombre le temps que le deuxième tour des législatives soit passé. Les créatifs avaient proposé/décidé que devant ce problème-là, une solution – très provisoire mais salvatrice vu les échéances électorales – était de le nier purement et simplement, il n’y a rien à dire sur ces 20 milliards.

Pour conclure sur le tweet, loin de moi l’idée de prétendre qu’il faisait partie de la stratégie com, il est arrivé c’est tout, s’il n’avait pas existé une autre «affaire» aurait été mise en avant puisque celle des 20 milliards n’existait pas.

L’illustration de cette chronique qui explique son titre est un hommage à l’armée des 12 singes de Terry Gilliam :

«La folie, c’est la loi de la majorité»

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